Esport, une discipline bientôt à l’assaut des stades olympiques ?
L’esport n’en finit plus de grandir. Autrefois épiphénomène en Corée du Sud et au Japon, il a conquis le monde. Aujourd’hui, des centaines de compétitions sont organisées tous les ans. Plus encore, le domaine a réussi à se varier, accueillant toujours plus de jeux. Cela enrichit la variété du spectacle proposé et agrandit toujours plus le public.
La prochaine étape pour la discipline est claire : entrer dans le cercle des sports qui comptent.
Et, avec l’annonce de plusieurs compétitions esports pour les prochains jeux d’Asie de 2022, c’est en passe d’être réalisé. Analyse de cette entrée, qui pourrait bien mener l’esport jusqu’à la reconnaissance finale, les Jeux Olympiques.
Légende : Les manettes des plus grands champions seront peut-être un jour vendues comme les chaussures de footballeurs de légende.
L’esport, une institution déjà en place
La solidité de l’esport n’est plus à refaire. Présente sur la scène asiatique depuis maintenant de nombreuses années, la discipline est si populaire que des stades sont spécialement construits pour accueillir les champions. Dans le cadre d’une compétition sportive, la logistique phénoménale propre à ce genre d’événements est donc déjà là. Les prix des compétitions les plus prestigieuses n’ont rien à envier aux championnats ou aux coupes des autres sports.
Contrairement à de multiples disciplines qui ne sont pas populaires ou peu avancées au niveau logistique et marketing, l’esport n’a pas ce genre de problèmes. Ainsi, pour les comités qui décident des sports à l’affiche des compétitions, l’esport présente l’énorme avantage d’avoir déjà un public, des champions et une logistique cohérente.
L’esport n’a ainsi pas vraiment besoin du monde du sport pour réellement continuer son ascension.
Pour autant, son adoubement dans les disciplines officielles pourrait être un formidable tremplin pour ce qui ressemble déjà à un phénomène. C’est que, malgré sa popularité massive, elle peut encore conquérir le cœur de nombreux spectateurs a priori éloignés du monde des jeux vidéo.
Un potentiel immense malgré la barrière culturelle
Si l’esport est aujourd’hui extrêmement reconnu chez les jeunes et la communauté des gamers, il reste à la marge pour le grand public. Pourtant, la Corée du Sud, considérée comme la Mecque de l’esport, démontre bien qu’au-delà d’un public de niche, le spectacle peut rassembler tout un pays. Le seul véritable bémol réside dans la différence culturelle et la place du jeu vidéo dans les sociétés occidentales.
En effet, si au Japon ou en Corée, le jeu vidéo est presque un artisanat national, il n’en est rien pour l’Europe. En Asie, les héros de jeux vidéo sont érigés au rang de symboles nationaux, les champions d’esport sont des stars et peuvent recevoir des distinctions de l’État. Une chose encore impensable ici.
Avec une histoire centenaire les liant aux jeux vidéo et un sentiment, légitime, d’avoir été les pionniers en la matière, les Japonais comme les Sud-coréens ont bien vite adopté l’esport comme un sport parmi tant d’autres.
League of Legend, symbole d’une popularité à deux vitesses
League of Legend est bien entendu l’une des stars de l’esport qui sera présente aux Jeux Asiatiques d’Hangzhou. Il est aussi le parfait représentant du problème de l’esport. Si, dans le monde vidéoludique, League Of Legend est une institution avec de nombreuses compétitions, ce n’est pas le cas pour le grand public occidental.
Bien entendu, le nombre d’adeptes en Europe et en Amérique suffirait amplement à battre des records d’audience à la TV, mais cela resterait un spectacle mystérieux pour la majorité des téléspectateurs friands des compétitions sportives. Le jeu vidéo à une telle place en Asie que les règles de League Of Legend sont pratiquement aussi connues que celles du football ou du basket. Et cela n’est pas encore le cas en Europe.
La tendance, cependant, est au mieux. Les jeux vidéo deviennent de plus en plus populaires. Aujourd’hui, ils font partie du quotidien de tous. Ce n’est donc qu’une question de temps avant que l’esport ne soit partagé avec le même intérêt qu’en Asie.
C’est donc, avant tout, la proximité du peuple avec le monde du jeu vidéo qui est à l’origine de cette reconnaissance. En pratiquant eux-mêmes, ils peuvent se rendre compte des exploits sur les écrans. Une grande force pour des jeux qui demandent souvent d’en connaître les rouages pour vraiment apprécier leurs spectacles.
Le smartphone comme pont
Légende : Le smartphone est le support qui permettra l’essor total de l’esport dans le monde.
Le monopole des smartphones a fait naître un marché très spécifique : les jeux mobiles. Nintendo avait alors refusé de développer des jeux pour ces supports, arguant qu’ils n’étaient pas destinés à un public friand de jeux. Or, quelques années plus tard, force est de constater qu’ils ont eu tort. Plus encore, après avoir résisté de nombreuses années, la firme japonaise a fini par céder aux sirènes des jeux mobiles.
La prédiction de Nintendo était fausse, et avec les smartphones, le monde vidéoludique est entré dans toutes les consciences. Peu à peu, donc, l’esport acquiert son plein potentiel.
L’apothéose serait un titre olympique pour les pro-gamers. Un rêve qui ne semble plus si farfelu que cela.
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